indonesie - sulawesi 2014

Mardi 8 - mercredi 9 juillet

Ça n'était pas prévu au programme : 1,5 jour à tuer à Jakarta en attendant mon vol de retour. Je me repose dans mon petit homestay, Andito, dans le quartier de JL Jaksa. C'est pas plus mal, j'ai chopé la crève sous la clim à Makassar. Il fait super chaud, donc hors de question pour moi d'aller m'agiter sur les visites et même à JL Jaksa, quartier touristique, il n'y a pas grand chose d'ouvert mercredi 9, jour de ramadan et d'élections présidentielles.

Mercredi : 16h40, vol de retour sur Etihad. Ça y est, c'est l'heure du retour après 30 jours en Indonésie, dont 29 passés à Sulawesi. Et c'est l'heure du bilan.

Pour conclure Sulawesi : l'île a tenu ses promesses. De l'aventure, des imprévus, beaucoup de rencontres, des gens adorables, des paysages de carte postale, de la culture... c'est une super destination encore authentique, sans tourisme de masse, avec des locaux pas encore trop pervertis dans leurs relations avec les touristes.

Deux déceptions : Tomohon et Manado, tout le reste était génial.

L'itinéraire : Paris - Jakarta - Manado - Tangkoko - Tomohon - Gorontalo - Togian - Ampana - Tentena - Rantepao - Makassar - Bira - Makassar - Paris

Le budget : sur place (hors vols) 26€/jour

Le timing : 29 jours c'est un peu court pour voir Sulawesi du nord au sud sans cavaler. Il faut faire des choix et bien prévoir 1 journée de transport entre 2 étapes, les bus étant très lents et les routes très mauvaises.

Jeudi 3 - mardi 8 juillet

Jeudi soir : départ de Rantepao en bus de nuit, grand luxe, fauteuils inclinables super confortables, coussin douillet et couverture Hello Kitty super kitsch. Là c'est trop de luxe... aucun imprévu, rien à signaler.

Vendredi : arrivée à Makassar très tôt le matin. J'ai pris une chambre au Suada Indah après avoir réveillé le veilleur de nuit. Je suis allée faire un tour, je voulais voir les bateaux traditionnels, le moto taxi n'a rien compris et m'a débarquée au marché aux poissons. OK ! C'est intéressant mais c'est limite pour une occidentale en short. Ne me sentant pas très à l'aise, je prend un trishaw direction le Fort Rotterdam. La pause dans le musée climatisé est la bienvenue. Et j'ai rendu les armes vers midi, trop chaud ! Je ne suis ressortie que pour aller dîner dans une gargote sur le front de mer.

Samedi : départ pour Bira en Kijang (taxi collectif) où l'on met normalement 7 passagers. Il parait que j'ai eu de la chance, on n'était que 11. Le chauffeur était un fou du volant, il m'a beaucoup fatiguée en fin de parcours en demandant un gros pourboire. Il m'a eue à l'usure. Je m'installe à Pantai Bira, au Sunshine, chez Nini, où je retrouve un couple de portugais rencontrés à Rantepao. J'ai passé une super soirée au restau "bamboo" où j'ai rencontré un gentil couple de français.

Dimanche : je suis partie de Pantai à pied pour faire un petit tour sur l'un des chantiers navals de Bira, le plus accessible pour moi. Impressionnant : 4 énormes pinisi (navires traditionnels en bois) visibles à l'autre bout de la plage et d'autres plus petits sont en construction. Les ouvriers travaillent en tongs et mains nues et jouent les funambules sur les échafaudages de bambou.

Puis après-midi plage avec les portugais, à Bara Beach, celle où il faut marcher plus de 30 minutes, ça se mérite. Bien récompensés, c'est canon, calme et pas trop encombré de plastique.

Lundi : dommage il faut déjà partir ! C'est pas que Pantai Bira soit un endroit hyper excitant, surtout en ce moment, c'est ramadan et c'est compliqué de trouver à déjeuner. Mais, c'est très cool ici, je serais bien restée plus longtemps chez Nini à discuter avec les proprios, à jouer avec leur petite fille, Sunshine, à regarder les chatons jouer dans le jardin et à glander sur un transat avec vue sur mer.

Lion Air a changé les horaires de mon vol Makassar - Jakarta sans me demander mon avis, du coup il faut que je vole mardi matin, c'est plus sûr, mais ça m'enlève une journée à Bira.

De retour à Makassar, je change d'adresse pour le Wisma Banda, moins cher que Suada Indah et avec de bien meilleures prestations. J'ai pas mal marché le soir pour trouver une solution pas chère pour aller à l'aéroport le lendemain. Trouvé ! Il y a un bus. J'en ai profité pour acheter des viennoiseries à la Dutch Bakery pour le petit-déjeuner, j'ai aussi fait le tour de la ville pour trouver un ordinateur et une connexion internet, puis diner sur le front de mer.

Lundi 30 juin - Jeudi 3 juillet

J'apprécie beaucoup mon séjour au Poppies où j'ai une super grande chambre, un joli jardin, de bons repas. Je n'essaye même plus de sortir pour dîner, plein de gens sympas avec qui discuter et partager les repas, et j'ai trouvé un guide avec lequel j'ai pu négocier les tarifs des visites pour les 4 jours qui suivent. Il est sympa, intéressant, mais assez lourd et surtout, c'est le seul indonésien qui ne conduit pas de scooter. Donc, pendant 4 jours, les visites vont dépendre des possibilités d'accès en bemo.

Lundi : cérémonie funéraire avec John. Fantastique ! Il y a des centaines de personnes pour assister aux funérailles d'une personne morte il y a 8 mois. C'est un mélange de culture animiste et chrétienne auquel s'ajoute un système de caste (il y en a 3). La cérémonie à laquelle j'assiste est en l'honneur d'une personne d'une caste supérieure. Une 60aine de buffles vont être sacrifiés dans quelques jours, sachant qu'un buffle ici vaut environ 60 millions de roupiah...

Les défunts sont embaumés et gardés dans la maison familiale le temps de réunir l'argent pour les funérailles. Ensuite, l'âme des défunts peut aller au "paradis".

Bon le 1er jour, il s'agit de recevoir les invités, il y a des processions, des danses (des danseurs professionnels ont été embauchés pour l'occasion), un buffle et des cochons sont tués pour nourrir les invités et clou du "spectacle", il y a un combat de buffles. Les hommes deviennent complètement hystériques, font des paris, gesticulent, encouragent leurs favoris, et quand un buffle s'échappe dans la foule, c'est sauve-qui-peut.

Super première journée d'immersion dans la culture Toraja, pas forcement toujours évidente à comprendre ni à accepter quand on voit comment ils traitent les animaux. Exemple : je vois un buffle assis en plein soleil, retenu par une corde qui tire son anneau et donc son museau vers le haut, ce qui l'oblige à garder la tête en l'air toute la journée sans bouger. C'est normal, ça muscle son cou pour les travaux des champs...

Mardi : visites au nord de Rantepao, rizières en terrasse de Batutumonga et site de Lokomata où on peut voir des tombes creusées dans la roche. Chaque village du pays Toraja a son site funéraire. Les membres d'une même famille sont regroupés au sein d'un même caveau, fermé par une porte en bois ouvragée. Les gens se font creuser les tombes longtemps à l'avance, ça coute environ 50 millions de roupiahs. Une belle journée dans la brume.

Site de Batutumonga et ses très belles rizières

Le site de Lokomata

Mercredi : une journée assez dense de visites au sud de Rantepao, Lemo, Tampangello et Kambira, Londa

Le site très impressionnants de Lemo : il y a des tombes troglodytes ou creusées dans la falaise et comportant des balcons ornés de tau tau (statues en bois à l'effigie des morts de classe supérieure, les classes inférieures n'y ont pas droit).

Le site de Tampangello, une grotte perdue dans la campagne, c'est un des sites funéraires les plus anciens. Il y reste de beaux tau tau, mais les cercueils suspendus sont tombés et sont assez dégradés, les ossements sont éparpillés un peu partout dans la grotte.

Les baby graves de Kambira : les sépultures des bébés sont creusées dans un arbre... l'arbre émet une sève blanche supposée rappeler le lait de la mère et nourrir les bébés.

Et pour finir, le spectaculaire site de Londa, la falaise est creusée pour abriter les corps des défunts et il reste quelques cercueils suspendus et une grotte immense.

Jeudi : dernière journée de visites avec John. Marché aux bestiaux de Bolu (Pasar Bolu) qui a lieu une fois par semaine et où se négocient les buffles et les cochons. Le marché est gigantesque, c'est très impressionnant. C'est à voir, même si les conditions dans lesquelles les animaux sont parqués sont horribles. Nous avons fini bien crottés jusqu'aux chevilles, j'ai failli laisser mes tongs dans le mélange de boue et de bouses.

Puis visite de Marante, un autre site funéraire avec tombes suspendues et tau tau assez anciens.

J'ai adoré les 4 jours passés à la découverte du pays toraja, de ses traditions et de ses rites funéraires. Je n'ai pas tout compris, mais c'est ce qui m'a justement plu, le dépaysement complet et la perte de repères.

Samedi 28 - dimanche 29 juin

Samedi 17h, je suis montée dans mon bus de nuit pour un voyage qui dure entre 10 à 14 heures. Les places sont ridiculement petites, je suis à l'arrière, à côté de la porte, coincée entre une dame et sa petite fille sur les genoux qui est malade une bonne partie du trajet et une grosse dame.

Ca a été l'hystérie quand les femmes du bus se sont aperçues qu'il y avait une étrangère dans le bus. Comme d'habitude, ça a été le défilé pour venir me saluer et me poser les questions habituelles, dans l'ordre : de quel pays je viens, est-ce que je suis seule, la réponse induit la question suivante, est-ce que je suis mariée, où je vais, quelle est ma religion... Et pendant le trajet et les différents arrêts, elles se sont assurées que je mange bien, et elle ont essayé de me gaver de chips et de fruits...

Le voyage de 10h a finalement duré 24 heures, on s'est arrêtés 10 heures sur le bord de la route en attendant que des gens dégagent la route suite à un glissement de montagne et d'un camion embourbé sur le bas côté !

Seule consolation : j'ai eu droit à la messe à 8 h du matin dans le bus, chant et lecture de la bible. Les chrétiens de Sulawesi sont vraiment très pieux.

Il y a un moment assez marrant où j'ai dû aller aux "toilettes", c-a-d baisser culotte dans la rivière : j'ai mis un certain temps avant de me décider à y aller.

Arrivée dimanche à 17h à Rantepao à l'hotel Poppies où j'ai un grand lit confortable, une belle salle de bain, de l'eau chaude, et un jus de fruit de bienvenue et où je peux faire laver mon linge. Je revis !

Mercredi 25 - samedi 28 juin

Mercredi : départ d'Ampana en mini-van, direction Poso dans un 1er temps, puis Tentena. Bien contente de voyager avec Jacques (retraité voyageant depuis 7 ans), surtout au moment où on nous a débarqués à la gare routière de Poso et où il a fallu encore une fois négocier le 2nd mini-van pour Tentena, puis attendre une heure sur le bord de la route en attendant la fin des travaux (spécialités du coin : travaux sur la route = fermeture de la route à la circulation). Arrivés à la nuit tombée à Tentena, à l'hotel Victory, où surprise, c'est complet parce qu'il y a un concours de chants gospel... Solution : chambre de secours déprimante dans une annexe de l'hôtel+ mandi à partager, déprimant lui aussi en attendant que les chanteurs check-out. La proprio était tellement désolée de voir ma tête qu'elle m'a proposé de me cuisiner le diner. Trop sympa !

Jeudi : je pars en vadrouille en scooter avec Nain, mon chauffeur-guide, trouvé via l'hôtel Victory, pour visiter les alentours de Tentena. Au programme : le marché, avec sa spécialité de chauves-souris mortes (calcinées, gueule ouverte, langue pendante, ailes coupées), pas de photos de cette "visite", les chutes de Saluopa, superbes, la plage au bord du lac Poso, lunch sur le bord de la route de poison-chat grillé, visite de grottes, puis panorama sur le lac, trop beau !

Vendredi : je pensais ne pas pouvoir visiter la vallée de Bada et ses 14 mégalithes dans le parc national de Lore Lindu, site difficile d'accès, nécessitant en général 2 jours sur place, et repartir jeudi soir pour Toraja. Finalement, Nain m'a proposé une solution : une journée dans la vallée à scooter pour voir les 5 principaux mégalithes. Paysages canon, site surprenant et mystérieux.

La visite inclut les 8 heures aller-retour en scooter sur les routes défoncées, pleine de caillasses, trous, ruisseaux, morceaux de montagne effondrée... Fun ! Rentrés vers 21h trempés car on s'est pris l'orage au retour. Ça aurait été dommage de passer à côté de cette visite, je suis bien contente d'être restée une journée de plus, d'avoir souffert sur le scooter. Tout ce qui est beau à Sulawesi se mérite.

Samedi : après ces 2 jours à crapahuter sur le scooter, journée tranquille à attendre mon bus de nuit pour Rantepao.

Mardi 17 - Mardi 24 juin

Mardi 17 : longue journée d'attente à Gorontalo avant le départ en ferry, puis long voyage de nuit (13 heures) jusqu'à Wakai en classe "ekonomi". Super bien dormi allongée sur 4 fauteuils, ça ne valait pas le coup de prendre une place plus chère en "bisnes".

A l'arrivée au port de Wakai, les différents hôtels ont envoyé des bateaux attendre les clients qui ont réservé leurs nuitées. Après 1h30 de bateau et de paysages magnifiques, nous sommes arrivés au Fadhila Cottages en face du village de Katupat.

Super accueil, staff adorable, pension complète, super bouffe, petite plage mignonne sans plus, jolis bungalows, bon petit groupe de touristes  = 6 jours à glander au même endroit.

1 excursion quand même, histoire de se fatiguer un peu... : snorkeling (excellent et pourtant c'est pas trop mon truc), plages de rêve, village bajo, lac aux méduses.

Un tour au marché de Katupat

Un petit tour en cuisine aussi avec ma copine Mimian (voir album photos) pour cuisiner le sambal tomates.

J'ai tellement bien copiné avec Mimian (échange de vocabulaire indonésien - anglais - français) qu'elle m'a offert avant mon départ un régime de bananes. C'était vraiment trop mignon de sa part. Mais j'ai dû refuser, c'est lourd et encombrant... Du coup, elle a accepté le compromis de m'en cuisiner pour le petit-déjeuner.

Couchers de soleil magnifiques tous les soirs.

Mardi 24 : ferry de Katupat à Ampana, voyage complètement dingue en compagnie de 2 gamines, très enthousiastes, et carrément surexcitées, qui voulaient pratiquer l'anglais et qui n'ont pas arrêté de tchatcher pendant 5 heures et de s'exclamer de "oh my god" ! C'était vraiment super drôle, sauf pour les autres passagers qui avaient hâte que ça se termine.

A l'arrivée à Ampana, je me suis installée à l'hôtel Oasis pour une nuit. Pas mal du tout, un bon repère de voyageurs et un Eddy, en charge de l'accueil et des transferts de voyageurs très efficace. Diner en compagnie de quelques voyageurs sur le bord de la route : le meilleur chicken satay d'Indonésie, so far.

Le lendemain, direction Tentena.

Dimanche 15 - lundi 16 - mardi 17 juin

Dimanche : je quitte avec grand plaisir mon palace de Tomohon pour revenir vers Manado où je suis censée trouver un bus pour Gorontalo (c'est marqué dans le guide), sauf qu'il est déjà parti. C'est ce qu'on me dit à la gare routière. Ça commence bien... En plus, je me suis fait alpaguer direct par les chauffeurs de 4x4 qui me proposent le trajet pour 500 000 RP ! Franchement je viens de claquer une fortune pour me loger à Tomohon, je veux voyager pas cher et en bus. Je m'énerve, je demande à toute la gare routière comment gagner Gorontalo (surtout ne pas rester à Manado) et après 30 minutes, il y en a un moins con que les autres qui me dit que le bus qui part maintenant en direction de Palu, Poso et Luwuk s'arrête dans un bled près de Gorontalo. Bingo ! Il pouvait pas le dire avant ???

Donc c'est parti pour 10 heures de bus chaud et moite et infesté de moustiques, j'ai cru tourner de l'œil 2 ou 3 fois. Mais en récompense, des paysages sublimes.

Et puis grosse inquiétude en début de soirée : la nuit est tombée, la pluie aussi, tous les bleds traversés sont lumières éteintes, pas un rat dans les rues... je commence à me dire qui si je n'ai pas de bol, on va me débarquer en plein milieu de la nuit dans une gare routière à l'extérieur d'une ville ou sur le bord de la route, et vas-y ma fille, c'est Pekin Express maintenant.

Nan, j'ai eu du bol, il est presque 21h, on m'a déposée certes sur le bord de la route, mais il y avait 2 dames très concernées par mon cas + un chauffeur d'ojek. Après quelques questions dans mon indonésien hésitant, j'apprends qu'il n'y a plus de bus avant le lendemain matin et qu'il y a un hôtel à Isimu. Sauvée !

L'hôtel correspond parfaitement aux standards indonésiens décrits dans mon article sur Manado, mais quand on rêve d'un lit et d'une douche, c'est parfait.

Lundi : après un café pris à l'hôtel, départ en mikrolet pour Gorontalo. Encore un voleur au volant, je vous épargne la discussion animée et les roupiahs lâchées pour me débarrasser du pénible. J'ai pris mes quartiers au New Melati Hotel ! Hallelujah, le staff est sympa, ils parlent anglais, je peux faire laver mon linge, il y a un cyber café à côté de l'hôtel (c'est de là que je vous écris), il y a aussi une supérette et à manger, et des distributeurs de billets et des touristes qui, comme moi, attendent le ferry pour les îles Togian. Du coup, ce soir-là, je bois ma 1ère Bintang en compagnie d'un couple de néerlandais et du patron de l'hôtel Melati. Et nan, Sulawesi n'est pas l'île la plus festive d'Indonésie...

J'ai eu un gros moment de doute en parlant avec les autres touristes, la grande majorité ayant réservé leurs nuits sur les Togian...et pas moi. J'ai donc envoyé un mail au Fadhila Cottage pour les prévenir que j'arrivais, en espérant qu'ils aient l'info pour mercredi matin.

Je ne pense pas donner de nouvelles avant une semaine, parce qu'il n'y a pas internet sur les Togian, alors suite au prochain épisode, quand je trouverai un cyber café.

Vendredi 13 - dimanche 15 juin

Je vous épargne les détails pour gagner Tomohon depuis Tangkoko. L'enfer, entre les changements de véhicules et les arnaques des chauffeurs.

Je suis arrivée vendredi en fin de journée à Kinilaw, à côté de Tomohon, au Onong's Palace, crevée, la chambre annoncée dans mon vieux guide à 250 000 RP est à 350 000 RP. Pas de problème, vu le casse-tête pour arriver jusqu'ici, je prends la chambre grand luxe et je ne bouge plus !

Je prends donc mes quartiers dans un magnifique bungalow avec une très jolie déco, dans un jardin luxuriant (j'adore ce mot) comme un petit bout de jungle, baies vitrées tout autour de mon lit pour que j'ai l'impression d'être une vraie aventurière... C'est beau, mais il n'y a pas un rat dans l'hôtel. Juste le serveur, un lady boy, pour me faire la conversation.

Samedi : l'hôtel m'a arrangé un tour en moto avec chauffeur, Rio, sur le volcan de Mahawu, le lac Linow et le site de fabrication de maisons traditionnelles en bois. Super sympa, très beaux paysages, sauf la partie "lac" sous le déluge.

Retour trempée à l'hôtel où jardin luxuriant = chambre super humide. Impossible d'y faire sécher quoi que ce soit. Ce qui amène la remarque suivante : impossible de faire laver mon linge, j'ai quand même bien fait de prendre pas mal de fringues.

Pas enchantée par Tomohon, je regrette.

Remarques :

- parler un peu d'indonésien c'est super utile, ça me sauve de pas mal de situations

- le nord Sulawesi est chrétien et très croyant, très pratiquant, donc ici, je dis que je suis catholique, déjà que je n'ai pas de mari (ça semble être un problème), pas d'enfants, si en plus je n'ai pas de religion...

- je passe des journées entières sans voir un seul de mes congénères occidentaux

- les gens sont adorables sauf les chauffeurs, sale race de voleurs

- on fume dans tous les lieux publics, y compris les bus

Jeudi 12 - vendredi 13 juin

Jeudi : l'aventure dans les transports en commun commence. Je vous la fais brève parce que ça mérite un article complet : relier les points touristiques dans le nord Sulawesi demande patience et motivation. Donc après avoir pris un mikrolet pour aller à la station de bus, puis un bus sans âge jusqu'à Bitung (il était prévu qu'on me dépose à Girian), par conséquent je prends un mikrolet jusqu'à Girian, puis j'ai attendu 2h30 que le pick-up qui va me déposer devant mon homestay à Tangkoko se remplisse.

Je suis enfin arrivée et je me suis installée au Tangkoko Ranger Homestay.

Famille adorable, la chambre et le mandi pas trop mal mis à part les coupures d'électricité et d'eau. Bouffe canon. Bonne pioche !

Et c'est parti pour une première visite de 2 heures dans la jungle en compagnie d'un ranger, Paris (les mecs se donnent des noms de capitales) pour découvrir principalement les tarsiers, les plus petits primates au monde avec des petites têtes de gremlins, ils sont gros comme le poing, et vivent et se nourrissent la nuit. On peut donc les apercevoir vers 18h à la tombée du jour. So cute ! Super balade en compagnie de mon ranger, lui aussi me fait réviser mon indonésien, j'apprends des mots utiles comme "ça gratte".

Ça colle aussi : il y a dans la réserve de minuscules insectes dont on ne veut absolument pas avoir affaire (genre tiques). Il faut donc des chaussures fermées, des chaussettes, des pantalons longs, des manches longues et des tonnes de répulsifs. Glamour quoi, surtout par au moins 35 degrés et un taux d'humidité élevé !

Je vois quelques tarsiers et aussi (enfin) quelques touristes, je commençais à me sentir un peu seule. Dans le genre authentique... c'est la destination idéale.

Vendredi : marche dans la jungle au petit matin, de 5h du matin à 11h, toujours avec Paris, pour découvrir à nouveau des tarsiers avant qu'ils aillent se coucher, des couscous et des calaos, des oiseaux, des lézards, des chauves-souris, des écureuils et le clou du spectacle une famille de macaques à crête noire. Trop bien ! Les singes sont sauvages, pas comme à Bali où ils vous arrachent votre sac, ici chacun garde ses distances mais on peut les observer à 2 ou 3 mètres et évoluer parmi eux.

Après 5h de marche, je criais un peu pitié, mais ça valait le coup de suer un peu.

Mercredi 11 juin

Dès le matin, je me mets en quête d'un hôtel moins cher, occasion j'imagine de visiter la ville. Erreur !

Je transpire, je cherche, je me perds, je ne comprends rien à mon plan, je m'agace et finalement j'échoue au Rex Hotel, assez déprimant, mais je ne fais pas la difficile, d'ailleurs, ici, il ne faut pas, car le Rex est tout à fait dans les standards de l'hébergement bon marché de Sulawesi : chambre super basique avec clim qui fonctionne quand elle a le temps, murs défraîchis et tachés, la lumière déconne, dans le mandi, bien sûr pas d'eau chaude, la chasse d'eau déconne, pas de lavabo, pas de serviette,  pas de PQ évidemment. Et la compagnie des moustiques et autres bestioles auxquelles je préfère ne pas penser. Il va falloir que je m'habitue.

J'aurais mieux fait de quitter Manado au lieu d'imaginer m'y reposer. Je devais rencontrer un ami de Max qui vit ici, mais impossible de trouver un cyber café ou un café tout court. Donc impossible de le contacter.

Quelques mots quand même sur Manado, ça ne mérite pas plus : il y fait très chaud, c'est moche, il n'y a rien à faire, il parait que c'est le royaume du shopping, pas de cafés mais plein de magasins de hi-fi, électroménager, supermarchés... aucun charme.

D'humeur chonchon. Demain ça ira mieux.